vendredi 18 novembre 2011

32.


Il y a dans la neige, des graviers, de la terre, des feuilles mortes et puis son sang.
Ce sang d'une femme seule, qui parterre, accouche tôt trop de son premier né
Elles a tout le bas ventre humide qui gèle, et tout en la déchirant la fait trembler
Les larmes lui coulent, jusqu'au bas de son ventre, elles en couvrent même l'enfant.
Elle hurle en larmes mais personne ne l'entend, ses poumons se déchirent de douleur
Elle ne peut s'empêcher de porter à son cou, étreindre, serrer l'enfant dont la pâleur 
Avait Eteint toutes les lumières de son regard si doux.
Mordant ses lèvres, à chaque fois qu'elle se laissait dire « mon bébé » en l'embrassant,
Peinant à laisser ce corps à la neige, neige qui les couvrait d'un linceul blanc
A la chapelle des ormes et des chênes liège, où l'autel était en sang.
Echevelée, livide, elle se lève, ses jambes la portent à peine, ses entrailles la quittent
Elle porte au cœur la mort, comme la croix de Jésus ou la médaille du mérite
Elle marche vers le nord, à chaque pas plus faible, toujours un peu plus froide ;
Après quelques minutes, s'effondre morte, à quelques mètres d'une cascade.
Ses yeux sont les miroirs de l'hiver, deux sabres, où luisent les derniers flambeaux
Le vent transperce plus que mille aiguilles sur la peau, et pleure dans les arbres.

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jeudi 17 novembre 2011

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Il portait un chapeau melon, des bottes de cuir et faisait des claquettes dans le métro. C'était un homme grand qui dominait généralement tout le monde, et dont le crâne frôlait souvent les plafonds. Y avait une lune peinte sur son visage, celle d'un sourire d'affiche, qu'il tendait à ce trou paumé de Paris, où les murs résonnaient aux grondements des wagons et ceux du creux de son estomac. Il avait le teint maquillé par les ombres des passants, celles des gros notaires, des longues femmes noires, ou celle de cette fille calme, détachée qui ne lui a pas adressé le moindre regard, presque d'ailleurs comme tous les autres. Pourtant, on ne pouvait que le voir, et que l'entendre, il était le seul dans la foule à bouger et vivre différemment. Oui, j'ai une profonde d'admiration pour ceux qui ont choisi ce type d'existence d'artiste indépendant, ou ceux qui ont trouvé dans l'art, un désir de trimer, l'espoir et un regain de fierté. Il faut beaucoup d'humilité, de patience et de travail, pour essayer de vivre de sa créativité, supporter les périodes de vide, l'indifférence, les fins de mois très difficiles, ou même simplement ne pas avoir à croûter. C'est pourquoi, quand je vois tous ces personnes qui ignorent consciemment et ostensiblement ces gens de la rue, j'ai une sorte de mépris pour eux, car ils agissent pour moi dans le cadre d'une politique actuelle de déshumanisation des rapports humains, et des valeurs morales. Et pour moi, dès le moment où on se met à devenir indifférent à la misère, on finit par l'oublier, et ne plus être apte à la moindre compassion, remise en question. Le monde n'est pas rose, mais se cacher dans une bulle pour ne pas le connaître, par peur de sombrer c'est se refuser d'avoir en tête le prix des choses, de trouver l'essentiel. Je comprends que les gens soient assommés par la peur, du fait de l'accroissement des agressions, des vols, de l'insécurité ambiante, mais une réalité globale, fondée sur le spectaculaire et des chiffres polémiques, ne pourra jamais remplacer sa propre expérience. Je crois que la misère aujourd'hui nous est présentée comme une sorte de damnation. Ce n'est même pas qu'on ne peut plus la regarder en face parce que l'ignorance fait intrinsèquement peur à l'humain, c'est qu'il est interdit de le faire parce que la société condamne toujours un peu plus, ceux qui ne savent pas s'y adapter. On cible, on taxe, on méprise, on catégorise, on hiérarchise. La misère fait peur, elle pourrait nous contaminer, nous agresser, nous arriver, et en plus, par un système hiérarchisant les différentes couches sociales, les ethnies, les groupes, nous en venons à considérer les pauvres ou les trop marginaux comme des intouchables. 


On fait croire aux gens que l'orgueil, l'égo est au centre de tout, que le briser, le fissurer d'à peine quelques centimètres est un drame, une horreur, une chute libre. Alors les gens se confortent dans leurs illusions, placent trop d'estime sur eux même, et par là même, la plus petite douleur devient il est vrai atroce. Les gamines veulent se suicider parce qu'on les trouve trop grosses, ou d'autres se désespèrent quand un misérable inconnu les trouvent nulles. Je comprends les adolescents qui pleurent en écoutant du Noir Désir, parce que leur émoi dû à leur recherche identitaire rend leur égo surpuissant, et le moindre mot, vaporeux et virtuel devient douloureux. Cependant, il faut à un moment ou à un autre, quitter l'adolescence, grandir, mûrir, et au lieu de se croire le centre du monde, partir découvrir le vrai pour ce qu'il est vraiment. Ouvrir les yeux. En se barricadant dans leur propre moi, les gens ne semblent plus avoir le temps de sortir de leur forteresse. Alors, petit conseil, même si je ne suis pas Lao Tseu, prenez le temps de regarder vraiment tout ce qui s'offre à vos yeux, laissez de côté l'indigence de votre vase clôt, et remplissez le des beautés du monde, du sommet de l'Evrest, à cinq minutes dans le métro pour écouter un artiste ;

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Je me suis replongé dans ma lecture des Possédés de Dostoïevski, je vais presque en avoir fini de le premier tome. Moi qui ai eu le plus grand mal à rentrer dans ce livre, je viens depuis quelques chapitres de mordre à l'intrigue, et lorsque pour des pauses je sors de ce livre, j'en suis bien absorbée encore pendant l'heure qui suit, c'est très curieux car alors je vois le monde comme cette pauvre boiteuse, incapable de discerner le réel de la fiction, l'instant du souvenir. Je suis ailleurs, à la frontière de l'imaginaire, et du présent, absorbée dans un univers virtuel jusque dans le physique. Tout devient théâtre, sujet à observation et expériences, je vois le monde comme par les yeux de mon guide russe. Que j'aime les bons, les vrais bons livres ! Je me souviens n'avoir jamais autant aimé marcher dans les champs qu'après juste avoir lu du Rimbaud. Je n'avais jamais remarqué la beauté des chevelures avant d'avoir découvert Baudelaire. Ma perception du monde a changé à chacune de mes lectures en fin de compte, comme à chacune des bonnes rencontres que j'ai pu faire, cependant parfois, bouffée par tous ces regards, je ne sais plus discerner le mien du sens commun ou du sens d'un autre. Parfois alors, je me demande si nous ne sommes pas finalement que des murs dressés pierre par pierre, venues des quatre coins du monde. Un mur pour l'escalader, et atteindre Dieu. Et si chaque pierre est une idée, nous aurons beau essayer de les ajuster de la façon la plus originale, il en reste, que nous n'aurons produit aucune pierre propre à nous afin d'agrandir ce mur. Nous serons alors des êtres construits, solides, mais toujours sans individualité. Il ne m'arrive que très rarement d'entendre ma propre voix, ma propre pensée, car souvent, par un phénomène inter-référentiel ou textuel, la moindre idée m'en évoque d'autres venues de vieilles connaissances, et ainsi une réflexion ne peut plus se faire que par l'apport intellectuel des autres. D'ailleurs, on ne s'en rend même pas compte, mais au final, par flemme de réfléchir, on suit plus souvent un raisonnement de penser qui nous semble plus juste par l'entendement que par l'expérience. On en finit par perdre son individualisme, sa propre voie, ses propres yeux, car l'entendement au final dans ce cas, n'est que ce qui a été jugé bien ou mal selon les autres. Et la flemme ça peut mener loin, car ne pas chercher à creuser sa propre destinée, c'est s'ôter le goût de vivre libre avec des valeurs dont on sera sûrs puisque elles seront de nous-même et comme nous même. 

J'essaye de lire mon bouquin mais il y a la voix de cette grande blonde, qui me retire de la lecture, parce que cette fois elle ne sait pas ce que c'est qu'un café frappé. Depuis tout à l'heure elle ne sait pas quoi choisir, fait des manières. Elle sent un parfum de marque, et pourtant porte un vieux jean troué avec des ballerines communes noires. Ils plaisantent, elle finit par prendre un jus d'orange. 
Il est 08h22, je le vois sur la grande pendule rouge Marilyn Monroe, au mur de ce bar, perdu dans Paris, où je bois un café. La pièce est en longueur, étroite, ses murs sont de couleur taupe, orné d'un liserai blanc crème avec des pin-up dessus, style Dita Von Teese, y a des miroirs partout, une immensité d'étagères de l'autre côté du bar, où trônent les bouteilles, les tasses, les verres, les verres cristal, les bols blancs. Le tenancier est un gros barbu, avec de toutes petites lunettes rondes. Il essuie depuis cinq minutes la même tasse, les yeux rivés sur l'écran de télévision où se déroule un match de ruggby. Au comptoir, il y a déjà deux verres de vins rouges, un déjà vidé, et plusieurs tasses de café, avec la cuillère, le sucre mais sans chocolat. Trois hommes accoudés, portent un même regard fasciné vers le même écran, et lancent parfois des exclamations. « Non ! », « Il est con celui-là ». Je redresse parfois la tête suite au bruit d'un claquement de main, ou d'un coup sur la table , tout ça me fait franchement sourire. Mon sourire fait idiot car eux ne plaisantent vraiment pas. Un vieil homme entre, il est du genre veste de costume gris velours, et nœud papillon ancienne mode. Lui aussi porte des lunettes, mais des grosses carrées en écailles, genre intellectuel des années 1950, mais en revanche, il est rasé de très près, sa peau est rose. Il vient avec un petit chien, mignon, propret, qui avance au même rythme que ses pas. Lui, ici, il vient acheter un paquet de tabac gauloises, et lire son journal en prenant un café. Il lit le Monde, je l'observe un peu, parfois il hoche la tête d'un air entendu, j'aperçois qu'il en est à la page ECONOMIE. Son chien s'est assis, droit, et me regarde. Mais enfin, soudain réalisant que je le juge, je me demande....ce vieil homme est il si méprisable pour de quelques mots j'en fasse un cliché ? Si j'étais vrai écrivain, je pourrais soupçonner ce qui se passe dans sa tête, en ferais un individu différent des autres. Cependant, je ne sais pas ce qui peut bien se passer dans la tête d'un vieil homme, plein de souvenirs, et d'opinions. Alors, au lieu de jouer mes psychologues ratées, je préfère vous décrire ce que je vois, et à vous à me dire ce que vous en pensez. Qui est ce vieil homme ?
La grande blonde s'en va dans un rire et une trainée de parfum. Je remarque qu'elle traverse la rue sans prendre un passage piéton, puis elle disparait de mon champ de vision. Pendant ce temps, une dame d'un certain âge vient de prendre place à l'autre table. 

Elle me sembla être une habituée, elle ne commanda rien car d'un sourire entendu, on lui servi un thé. C'était une de ces femmes à qui vont bien les chapeaux, et elle devait en être entendue, car elle portait une toque de fourrure grise, par-dessus une épaisse chevelure rousse. Durant le quart d'heure où elle est restée, l'attitude de cette dame ma frappa par sa constante immobilité, ses longs regards lointains, cachés sous de longs cils maquillés et la grâce avec laquelle elle prenait entre ses doigts, délicatement, la tasse de thé. Elle ne devait pas avoir quarante ans, mais ses yeux creusés, fourbus, avaient la lourdeur de ceux des mourants. D'autres auraient simplement dit qu'elle paraissait fatiguée. Il me parut pourtant étrange d'être la seule à la regarder, tant elle était belle, picturale, pittoresque au sein de cet endroit vulgaire. Je trouvais que la vision de cette femme-là me rendait compatissante, instruite d'un mystère misérable, et discret, mais j'étais alors d'une empathie avec un autre monde, celui de l'imagination, celui qui rend toutes les réalités belles et insondables. Ce livre m'avait donc fichu des prismes sur les rétines, et je ne pouvais pas m'empêcher de trouver pathétique ou puissant, toutes les réalités qui se proposaient à moi. J'étais donc sous la domination d'un autre. Dans quel monde d'illusions pouvons-nous vivre alors nous qui sommes si influençables, quel univers de faussetés, d'à côtés, nous parcourrons, et pour lequel nous aimons et souffrons! Est-ce la difficulté de réfléchir par soi même ou le refus de voir le monde tel qu'il est vraiment de peur de ne pas pouvoir l'affronter ? Est-ce donc de la paresse ou de la lâcheté ? Peut-être tout ça. Mais aimant énormément les promenades en montagne, l'expérience me dit aussi qu'en empruntant des chemins déjà usés, nous pouvons beaucoup en apprendre sur les hommes qui y ont laissé leurs traces de pas, les animaux qui les traversent, en être apprenant, mieux percevoir la globalité du monde et qu'une fois guidés jusqu'à un certain endroit, nous pourrons vaquer où bon nous semble, sécurisés, rendus indépendants. Dès lors, n'ayons plus peur de suivre les prophètes qui nous semblent précher la bonne parole, pour essayer de se forger sa propre Foi, ou pour en revenir à l'image de la construction du Mur, trouver en ces idoles, des artisans prêts à nous transmettre un savoir.


A travers la porte vitrée, je vois que dehors la lumière s'épaissit, et devient plus éclatante, elle rayonne sur les saletés du verre, une heure en effet vient de passer.

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Fany, l'armure cinabarine de ta bouche guerrière
Est à deux mots de la mienne, et je t'embrasserais
Si je pouvais vaincre cette Pudeur meurtrière
A qui j' arracherais son glaive et ce baiser.
Ah tes yeux, qui sème au vent tant de regards
Glauques comme la mer, un hiver sans orages
Où naissent des éclipses écarlates certains soirs
Quand j'amuse ma main tout contre ton visage;

Fany, ou des joues zinzolines en pêches écrasées
Que l'on goûte aux matins d'automne, au soleil
Deux lacs duveteux, où se reflètent le roux des forêts
Comme d'encre épaisse peinte à des joues vermeilles.
Oui. Ce sont peut être ses joues, qui ont quelque chose de clair
Et de rose, dans le fugace des ombres déployées
Quelqu'un de pastel, toute de pistache et de lumière
Que les arbres d'aout aussi aiment à regarder.

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Des vaches mortes, sur un champs de bataille, huilées jusqu'aux cornes, et mortes jusqu'aux entrailles. Il ne reste que les os. Des herbes longues, des feuilles vertes, sur le champs de bataille, et des costumes rouges découpés sur du papier canson. Le sang s'écoule de nos ciseaux, et leurs gouttent perlent le métal, l'acier trempé, l'acier souillé . Des vaches mortes, à cet l'abattoir, dans lequel nous courrons aussi, les bras arrachés par le vent, les jambes attrapées par les canines de la vieillesse. Des vaches mortes, les mamelles pleines d'abondance et de vie, dont l'enfant se régale et l'adolescent se dégoute. Et l'adulte s'y accommode de quelques gouttes blanches sur les papilles, en s'écriant à gorge sèche : le bonheur est bon. Et nous verrons sur les batteries de chanteurs de rock, des crânes de vaches mortes, brandies, pointées par les baguettes, et nous danserons,toi et moi, jusqu'à l'épuisement en se murmurant dans le silence des nuits : « ce moment était agréable ».

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Dans une petite entreprise du nord de la France, pas différente d'une autre, Pierre 43 ans, consultant financier depuis 20 ans vient de se faire virer. Depuis un an, il avait un compte facebook, qu'il consultait en moyenne 20 min par jour, et sur lequel il a eu la bêtise un jour d'écrire : « je m'emmerde » pendant une heure de travail. Son patron l'a vu : « mais t'en veux pas du travail ou quoi ? Mais je rêve ! » il a gueulé devant les collègues, juste pour l'humilier. Il aurait pu se contenter du moment où Pierre a du faire son carton de départ. 
Pierre touche le chômage, il passe son temps sur internet à chatter avec des cons, parce que quand il cherche du boulot sur Linkdin, il voit que son patron l'a planté auprès des concurrents. Enfin, à l'autre bout de la France, une entreprise est prête à l'accueillir, elle est moderne, elle favorise les réseaux sociaux et créée des évènements facebook pour les membres de l'entreprise ! Sa femme le quitte, ça fait trop de frais de lâcher la maison comme ça, de se refaire une vie, en plus il y a encore des emprunts à verser. 
Pierre 43 ans, divorcé, débarque dans la nouvelle entreprise, il se met célibataire sur facebook, vire les photos de son ancienne vie conjugale, reste juste ami avec ses deux enfants dont il consulte les profils trois fois par jour. On dit à Pierre de créer un blog, d'y mettre ses idées, se montrer nouveau, se montrer entreprenant. « Vous verrez comme vous serez accueilli par vos collègues ! Plus de mille personnes peuvent vous lire par jour!» L'entreprise de Pierre a en effet environ une centaine de sièges partout dans le monde, plus de trois cent mille employés, quelle famille! Pierre se trouve bête, il ne sait pas quoi dire, il ne sait pas penser, les seules choses vraies qu'il peut tirer de son expérience ne peuvent pas se livrer comme des papiers de mouchoir. Alors il s'invente un rôle, des vacances exotiques, un vocabulaire social, un sourire pour la foule, un autre lui civilisé, il se permet de taquiner parfois les collègues, car ceux-ci se targuent d'avoir le sens de l'humour. 
Pierrre 45 ans, a rencontré une femme plus jeune que lui via facebook, elle aime les films de Woody Allen, a été en relation libre pendant sept ans, semble préférer le genre de soirées tranquilles entre amis dans un bar, et vote les verts en opinion politique. Lui, il ne marque pas sur son profil qu'il aime les pornos, même si depuis deux ans, c'est à peu près tout ce qu'il regarde, parce qu'entre les infos, les discours des politiques, et les policiers sanglants, il aime pas la télévision d'aujourd'hui. Dans les années 80, y avait les Inconnus et au théâtre ce soir, c'était autre chose qu'il pense, car au moins on s'amusait. 

Pierre 47 ans se remarie, il devient beau-père d'une gamine de six ans qui n'aime pas son propre père et qui n'aime pas les enfants de Pierre, même si maintenant ils sont vieux et n'appellent jamais. Pierre regarde moins de pornos, et connait mieux l'étendue de l'œuvre de Woody Allen. Il aime sa femme, même s'ils ne se voient que le soir pour manger puis pour dormir. Parfois, la gamine l'appelle « papa ». Quelques fois, Pierre 48 ans, se rend aux évènements de son entreprise, il y croise Brigitte 30 ans qui se plaint toujours de pas trouver le bon mec, Cyril qui vient de faire son coming-out sur son profil twitter, et la nana un peu boulotte qui dit jamais rien mais que tout le monde connait parce que sur son blog, elle partage sa passion du tricot. Pierre 60 ans fait du bricolage, redonne du neuf à sa maison, tond le gazon, organise des soirées entre amis, se lance dans une collection de baïonnettes et bouquine davantage les articles sur la première guerre mondiale dans le Figaro. Il aime avoir du bon vin dans sa cave, du pâté reflet de France, et quand il a bien bu, se permet de dire ce qu'il pense. Sa nouvelle femme s'indigne avec de grands gestes :"Pierre voyons!"
Pierre 64 ans, à la presque veille de sa retraite se fait virer, il pense que c'est pour pas qu'on lui verse la retraite, il a vu un reportage à ce sujet sur Envoyé Spécial, mais ils disent que non, c'est parce qu'il a discriminé la boulotte sur son blog. En plus, elle est noire, alors forcément lui disent-ils, on peut pas laisser passer ça. « Une blague de très mauvais goût » lui lâche-t-elle au moment du départ. Il la déteste, tout ça c'est sa faute, qu'elle se regarde un peu la bouffeuse de macdo ! 
Y a la pension de l'ex-femme à payer, les chèques à verser aux enfants, les emprunts à rembourser, la nouvelle femme qui se plaint, la gamine qui le déteste, le chat qu'il faut euthanasier. Pierre larve devant ses écrans toute la journée, et parfois jusqu'à tard le soir: M6, chats politiques, forums, TF1. Sur le net, on le connait sous le pseudo Pierre-13, il aime s'engueuler avec les inconnus, et parler économie comme s'il était un spécialiste. Un jour, il a songé à écrire ses mémoires mais sa femme l'a raillé en lui lâchant un :"tout le monde s'en fou de ta petite vie d'ouvrier!". 

Pierre 66 ans, paye comme il peut ses traites avec ce qu'il n'a pas reçu de retraite, plutôt son RSA. La maison est mal entretenue, sa femme continue les gardes de nuit à l'hôpital, elle rentre crevée, mange à peine aux repas mais se bourre de biscuits. Leur intérieur est envahi de posters d'Eddie Mitchell, c'est le seul homme qu'elle estime encore, qui la fait s'évader un peu. Dans sa jeunesse, ses chansons, c'étaient son premier baiser, ses premiers émois. Elle lui sort de temps à autre:"Pierre il faut que ça change tout ça, j'en ai marre, je vais me barrer", mais Pierre lui promet toujours des jours meilleurs, et puis elle de toute façon, a une peur phobique de se retrouver seule alors ça ne casse jamais tout à fait. 
A l'heure du souper, Pierre, mangeant sa pizza froide, ou son plat surgelé réchauffé, aprèsl'unième gorgée de bière, regarde sur son écran plasma les différentes campagnes présidentielles, il pense que son choix est important. Il est capable de répéter brillamment les arguments et contre-arguments de tous les candidats, et reste persuadé qu'il s'agit là de sa propre réflexion. Pierre, aux prochaines présidentielles, votera probablement Fn, parce que le grand système lui a écrasé les pieds trop longtemps, tout en lui faisant croire qu'il était Unique, indépendant et libre. Il se rend compte aujourd'hui qu'il ne l'est pas, et que tant qu'il le croyait il avait été heureux. Alors au lieu de taper contre le grand système qui l'a manipulé, il va se lancer dans une croisade, contre ceux qui lui ont volé cette place dans une vie d'illusions. Il met j'aime à la page du front national, commente les actualités du parti, traîne sur youtube pour trouver des vidéos de Marine Lepen. Pierre sera peut être d'autant plus féroce dans ses opinions, qu'il sait au fond de lui, dans son insignifiance, qu'en tapant sur les minorités, faibles, sans moyen de se défendre, il est plus facile de gagner. Et il faut comprendre, que dans une vie d'échecs, le désir fanatique de briller un peu, d'exister enfin, n'est blâmable que si on a connu le même genre d'existence. C'est pourquoi, quand je vois Pierre, 67 ans, harassé par la vie, fatigué du Système, mettre son papier dans l'urne, je n'ai pas moins foi en l'Humanité, mais j'ai en revanche plus de rage contre la Société.

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Je crois que mon rapport avec les gens s'est avéré dès la maternelle, naturellement, sans contrôle me reflétant comme quelqu'un d'assez misanthrope, silencieux et observateur. On disait toujours « elle ne parle jamais cette petite, elle est sage comme une image ».  Faut dire, ça me plaisait pas de bavasser, d'autant que je n'avais rien à répondre. Mon grand truc, c'était de me poser quelque part, cachée sous une table, et observer les situations comme une petite souris. Je savais du coup toujours où se trouvaient les cadeaux de noel, assistais toujours aux  disputes de famille, m'ennuyais durant les longues discussions d'adultes etc. Quand j'avais pas envi de voir du monde, je me planquais dans le grenier où j'y avais mes jouets, et j'étais dans mon petit monde où je contrôlais tout. J'aimais pas prêter mes jouets, j'aimais pas jouer avec les autres, j'avoue que j'étais déjà méprisante car je considérais qu'ils gâchaient toutes les histoires de poupées.  Je pouvais m'exprimer qu'en contrainte de l'autre et ça me pesait. A l'école cependant, ça a changé. Je ne sais pas pourquoi, j'ai connu pour la première fois, l'envie de me faire reconnaître par les autres. Certains pour ce faire, deviennent des rigolos, des emmerdeurs, moi je suis devenue faisant partie des bonnes élèves qui aiment aider ses petits camarades.  Pourquoi ce trait en particulier ? Ce trait si étrange quand on sait qu'il vient de quelqu'un profondément individualiste ? Je ne sais pas, je crois que le décès de ma grand-mère qui m'élevait comme sa fille, a changé mon regard sur le monde,  m'a fait comprendre les notions d'amour et de manque. Après ça je n'étais plus pareille, je croyais en Dieu. Sa mort m'a un peu sauvé je pourrais même dire puisqu'elle m'a fait ouvrir les yeux. Je n'ai eu de cesse pendant de très longues années, de me remémorer les principes de ma grand-mère, qui étaient fondés sur l'honnêteté, l'amour et la bonté. J'ai essayé d'en faire ma Bible, avec ce que j'avais d'expérience, et je suis devenue idéaliste, avec le désir de  rencontrer du monde, de le découvrir. Je fus et suis très fleur bleue, mais pas dans le sens désuet, romantique, plutôt comme pourrait l'être un Stéphane Trophimovitch ou  un gentilhomme du dix-huit ème siècle : je n'ai pas honte de ma sensibilité, de mes émotions, je ne nierais pas mon envie de changer le monde et je peux l'écrire sur dix mille pages, car je me fous d'être lu ou non. Du coup, toute ma vie, j'ai adopté ce mode comportemental, et pour moi toute relation à présent se lie avec une idée de partage, de maître à élève existentiel, coûte que coûte, le  but c'est d'évoluer ensemble sinon rien.  Ceux qui ne sont pas allés plus loin avec moi, je ne m'en souviens pas, ils n'existent pas. Au collège, j'avoue que je trainaillais avec des groupes, mais déjà j'avais un goût de l'exclusif, de la connaissance approfondie de l'autre, puisque les meilleurs moments, les plus beaux souvenirs, sont ceux qui se sont déroulés avec une seule amie, et hors des murs de l'école.  Nous parlions des heures, de la nature des gens, de ce que nous voudrions faire plus tard, de ce que nous considérions bien ou mal dans tous les domaines. Il y avait une vraie et pure amitié. Au lycée, j'ai débarqué dans un petit établissement, où j'ai été seule pendant un semestre. Je n'aimais pas les filles de ma piaule, et ceux de la classe se connaissaient déjà . J'ai fréquenté plus tard un groupe de hippies, jongleurs, fumeurs, buveurs de bières qui se posait toujours sous les arbres dans le seul coin d'herbe. J'aimais leurs différents talents, on se mettait à créer de mini pièces de théâtre ensemble, on a joué dans les courts métrages des uns et des autres, on a fait du dessin, de la poésie, en réalité, c'était perpétuellement une motivation créatrice, une volonté de s'affirmer. Franchement à cet âge là, c'est génial de trouver des gens qui ne te jugent pas, qui sont plutôt artistes et t'encouragent à t'ouvrir. Faut dire, c'était d'autant plus important pour moi, que comme pour certains membres de ma génération, j'avais passé la première partie de mon adolescence surtout derrière un écran, avec des gens que je ne pensais jamais rencontrer. J'étais vraiment une gosse du net, une tchatcheuse invétérée, déjà branchée blog et profils virtuels. Là au moins, dans la réalité, on peut partager de vraies interactions, de plus puissantes émotions, on se meut dans un espace contre lequel on se heurte et ça fait vraiment mal. Les premières rencontres, les premiers émois pour moi sont les plus beaux, en cela qu'ils n'ont pas de référent, d'antériorité, ils sont enrubannés à la fois de la beauté de l'être, de sa jeunesse, et de la découverte. J'adulerai toujours mes quinze ans pour m'avoir touché des premières passions, et du puissant désir d'avoir envi de s'y abandonner. C'était fulgurant, je ne les regretterai jamais.
 
  Les relations après ont quelque chose de plus pondéré, de plus étudié, c'est du travail plus en finesse, plus en lenteur, on prend le temps de connaître, de savourer, car on a appris que les passions consument, que les souvenirs restent. C'est moins saisissant, mais finalement c'est plus fort, on y investit plus de sentiment et d'intégrité. C'est pourquoi on rencontre moins de gens, car les circonstances font qu'on a plus le temps de se consacrer à tous, et qu'il faut choisir, élire, juger, et puisque l'on devient chaque jour un peu plus soi-même, nos amis deviennent des reflets de ce que nous sommes, de ce que nous pensons, des bouts de nous.
Néanmoins, je ne crois pas qu'il faille uniquement se consacrer à ceux que l'on aime personnellement.  L'amour se partage, il se donne comme du gâteau. Passer cinq minutes à lire le texte de quelqu'un pour lui dire ce que l'on pense, c'est de l'amour, parler avec un sdf seul depuis trop longtemps c'est de l'amour, prendre le temps de discuter avec les inconnus c'est de l'amour, et tous ces instants éphémères avec autrui, sont des trésors ponctuels et nécessaires.  Ne jamais être indifférent, voila la ligne de conduite que j'essaye de me fixer. C'est pourquoi je ne refuserais jamais la discussion, jusqu'à creuser dans le fond, y mettre du temps, parce que c'est toujours riche en quelque chose. Donner de soi ça a du bon, et recevoir des autres c'est fabuleux. Sinon, ça ne veut pas dire aussi que je suis capable de supporter l'agressivité de quelqu'un juste par bonté d'âme, si je juge aussi qu'il n'y  a rien à creuser, je n'aurais aucun remord de me barrer sans dire Au revoir . Il y a mordre, et resté mordu par bêtise, faut pas s'entêter à donner quand l'autre ne veut pas recevoir et qu'il ne veut rien te donner. Choisir les gens qu'on veut aider ou apprécier, ça peut paraître totalement arbitraire et pédant, on ne peut pas être généreux réellement quand aider fait plaisir, mais si j'ai décidé d'être comme ça c'est avant tout parce que je crois qu'on a peu de temps à vivre, et qu'il faut choisir ce que l'on veut, en sachant pourquoi et sans avoir de regrets.  Je zappe ceux qui me paraissent cons, avec qui on ne s'apportera rien, parce qu'on est pas connectés, et que toute relation sans connexion est vouée à l'échec.  Donner de son temps aux autres, ne doit jamais être lié à l'idée de le perdre. Si on commence à s'imaginer ça, c'est qu'on ne  va pas savoir quoi offrir et être inutile.
Je comprends cependant la démarche des médecins ou des gens dans le milieu médical, qui ont décidé de faire leur vie en aidant coûte que coûte leurs patients, l'Humain en général, qui qu'ils soient et d'où ils viennent, mais moi , je suis incapable de soigner le corps, et donc de ne pas voir de différences entre les gens. Petite parenthèse, c'est pour cette raison que je ne crois pas au potentiel des psychologues s'ils n'apprécient pas leurs patients, il faut vraiment qu'il y ait une connexion entre le thérapeute et le patient, sinon ce ne sera que devoir ou corvée, et ne mènera à aucune résolution de problème. Il faut être passionné par l'être humain je crois, puis par ce que va dire le patient, pour trouver les bonnes questions; Je veux dire, ne pas se mêler un peu des problèmes d'autrui, comme s'il s'agissait des siens, c'est juste proposer un autre regard, pas former celui de l'interlocuteur à partir de ce qu'il est. On ne le soigne pas, on l'oriente ailleurs.  Donc même si je peux essayer de parler à quelqu'un' objectivement, sans idées reçues, je finirais toujours par découvrir assez vite, si notre communication mène quelque part, et si elle veut se poursuivre. Dès lors, c'est même logique que mes rencontres avec les gens soient rapidement catégorisées comme positives et négatives, continuables ou non. Le cœur a ses raisons, et il est le devoir de la raison de les comprendre. C'est ce qui fait qu'on peut se connaître soi même, et savoir qu'on aime. Etre idéaliste, c'est se donner quand les autres en ont besoin, mais selon ce que tu veux leur donner, par ce que tu considères de bien. C'est une illusion, c'est comme donner de la viande hachée à une tortue. Alors c'est bien quand tu en as conscience, parce que tu peux changer, et différencier ton idéalisme de ta véritable capacité d'aider. Et quand je dis que donner de son temps c'est de l'amour, passer du temps avec les plus miséreux c'est de l'amour, j'ajoute qu'en plus d'idées en l'air, un peu de sous, de l'aide à des associations et de pragmatisme sont nécessaires pour être vraiment utile. Tu deviens un médecin du cœur et de l'instant. Il faut savoir exploiter son monde intérieur, pour interagir avec pertinence et idéal dans la réalité et rencontrer des gens me permet de mieux me figurer cette réalité. De la misanthrope timide assise sur les bancs de sa classe, à la gamine bouffeuse de mondes, je crois que je suis devenue quelqu'un de passionné, qui a appris à se pondérer pour agir, interagir avec modération, raison et valeurs, qui s'y essaye du moins et c'est jamais facile, qui a je ne sais pas pourquoi de la rage en elle, qui a envi de dénoncer et qui se frotte finalement au monde pour vibrer un peu.  Je suis revenue au point de départ, je n'ai pas envi de sortir, de voir du monde, de « me la coller » avec des potes, j'apprécie simplement les bonnes discussions, les longs échanges, et les moments rares. Ceux-là mêmes qui font que ta vie a un sens, un élan.  
 
Le lecteur pourrait dire: "Mais qu'est-ce qu'elle parle d'elle ! C'est pas croyable, elle doit trop s'aimer cette meuf! Mate moi ça, elle nous raconte sa vie, tranquille, sa conception des relations en version je me la claque j'ai plus de trois mots de vocabulaires. Tain ça me débecte ce genre de personne ! C'est de la vanité pure, je crache dessus
Moi : Je suis pas là pour me la jouer Rousseau, j'ai jamais été traumatisée par les fessées, et c'est pas de moi que j'ai envi de parler, c'est de mon regard, pour le frotter à celui des autres, prendre des claques ou des échos dans la gueule, pour trouver des gens avec qui il  y aurait cette fameuse "connexion".
 

25


Moi aussi Walt Whiteman, j'ai rêvé d'un poème sur la Joie,
Je l'ai pensé comme un gros ballon rouge, sur une plage
Un vieux tapis de porte d'entrée, qui plait quand il pleut
Un curé en prière, un lapin menu, en forme de nuage
De grosses bottes boueuses qui sautent dans les cieux.
Comme un savon sent bon, un parfum dans la rue
Une femme belle, une cigarette, un jour à ne rien faire
Des champs infinis de pavots, des amants qui s'aiment nus
En des grands lits de fleurs, qu'ombragent les fougères.
Je l'ai vu déclamé par un pirate, tout en haut du grand mât
Chanté par les cigales, dans les champs mauves de Provence
Dit à mi-voix, par le trentième inconnu qui passa près de moi
Et pour lequel je souris d'aise, et voulut le crier en silence. 
Je l'ai aimé, près d'une rivière où l'herbe était grasse
Quand le soleil prêtait couleur à l'univers entier
Lorsque ta bouche jouait avec la mienne, dans l'onde lasse,
Du temps qui semblait en ce lieu s'éterniser.



24.


Je veux sentir le serpent, l'engelure, puis le croc 
Sur toute l'étendue humide et nue de ma peau,
Par ta bouche, qui mange, tatoue-moi de baisers,
Le rouge plaisir au sang est en point de brûler.
Croque moi les doigts, claque moi les hanches
Arrache-moi tout puis gémis tant que tu le peux !
Je souffle, m'étire, m'essouffle, m'étouffe et flanche,
Nous sommes, lui dis-je, des amants bien heureux.

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23. La nouvelle plate-forme skyrock. Pamphlet


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Ce blog, je le conçois un peu un journal intime pas si privé que ça, où se battent en duel trois lecteurs indifférents, qui viennent ici juste parce que je suis passée sur le leur, pour me dire à la fin d'un article qui n'a rien à voir, en version copié/collé, on gère la « com », un merci « trop beau ton blog ». ( ???) J'erre de ci de là via ce compte, et souvent je m'amuse beaucoup, ça me fait décrocher de la réalité. J'ai vu de ces trucs sur le net ! Autant ma démarche d'écrire ma petite vie, et mes petits poèmes à la con font bien comportement d'étudiant bourgeois,  ce qui n'est pas une victoire,  autant je suis tombée sur des petits bordels en photos, de petites putes pas encore majeures,  des clones, du « moi je » sans profondeur, sans volonté de creuser, de se distinguer, en somme beaucoup de médiocrité.  J'ai réellement halluciné, par rapport aux profils des moins de 18 ans. Sans rire, comment c'est arrivé, se sont-elles concertées ? « Hé les filles d'ici l'année prochaine, on se fait toute avec la mèche sur le côté, on porte des jeans slips, on parle de notre dernier i-pod et on adule Lady Gaga, pour les plus hardies, on porte le mini short par-dessus le collant histoire de bien faire pouffe, et de se prendre pour des stars. »  Enfin ça , c'est du côté des pétasses, le premier genre de clone que j'appellerai ici Prototype Mini Pute.  Star d'ailleurs, je n'emploie vraiment pas ce mot au hasard, toutes veulent exister dans un rôle, aussi élaboré que pour une comédie sentimentale américaine, elles remplissent des fiches où s'alignent mille questions du genre « ton plat préféré », « as-tu déjà.. » et elles exposent la réponse, banalement, comme si s'exposer en produit était le comble du raffinement.  A savoir que dans leurs défauts, elles sont généralement « folles » lol « gourmande » et «  chieuse ». Je savais qu'ils n'auraient pas dû ouvrir les asiles, et créer ces foutus pépitos. Elles prennent des photos d'elles en bikini, (tout mini, tout rikiki bikini..) avec une Duke Face vulgaire,  affichent des photos de leurs mecs qu'elles embrassent, en commentant d'un «  je l'aime trop ça fait deux mois. Il est mon tout, mon essentiel, mon orchidée sauvage (où je sais quel essai d'originalité râté). Et rajoutent un JEUX THEME lol, histoire de bien montrer qu'elles s'y connaissent en orthographe (euh..) » D'ailleurs, en parlant d'essai râté, elles se donnent toujours de petits surnoms ridicules, et on entend presque leurs voix niaises et agaçantes les crier quand on les lit.  Elles foutent sur dix pages les photos de leurs ami(e)s (Ma chewie et Castor), parfois avec un minimum de goût, écrivent avec plein de couleurs et d'arabesques l'énumération laborieuse de tous leurs délires, en classe, aux chiottes, et aux soirées.  On est arrivé au comble de la personnalité sociale, obligée jusque dans sa créativité, dans son désir d'identification, de brosser le poil des autres, et se faire aimer par la flatterie.  Entre deux articles, elles incorporent un clip musical, souvent quelque chose de connu, de « in », que ses ami( e) commenteront plein de fois juste pour signifier qu'elles adorent aussi cette chanson. Oui oui en effet, la mode sur les blogs, c'est d'avoir une centaine de commentaires (ou plus) à chaque article, pour gueuler « hé mâtez moi je suis bonne et populaire ! », et donc quand les prototypes mini pute se parlent sur skyrock, faut toujours qu'elles morcellent leurs phrases de façon à rendre tout plein de commentaires. « What the fuck ? » Bon passons sur ces meufs, je sais pas pourquoi je perds mon temps à m'enrager sur elles, de toute façon je suis pathétique, je n'ai qu'un seul fan !


Mais cela est en train de changer mes chers car, j'ai démarré depuis quelques jours une campagne à la mode présidentielle pour récupérer des voix et des commentaires. Allez moi aussi je me fixe des objectifs ! L'Elysée, Matignon, Solférino...Mélinda LeMaître ! Je le sens bien, je l'sens bien, je l'sens bien ! Déjà, premier point, je critique ouvertement les autres blogs, en déclarant d'un ton pédant qu'ils ne servent à rien, qu'ils s'orientent vers des temples erreurs et de décadence, ne mettent en exergue que des pensées bling bling ou démago/l'instit, je n'hésite pas à me montrer pseudo franche pour cacher des putains d'insultes. Le sourire est primordial, je m'entraîne une heure par jour à l'art du smiley ; Le truc, si je peux me la jouer pro de la com', c'est d'aller sur tous les blogs que tu trouves, les apprécier, leur trouver toujours et coûte que coûte quelque chose, admirer la photo du chat, poser des question aux fabophiles, la carrière de Frédéric François ou même « Mais tu l'as acheté où cette robe ? » . Les meilleures prises se font chez les Prototype BoBo Pute, dont j'aimerais écrire quelques lignes car elles sont mon public, et par conséquent leur voue une « amitié vaniteuse. » 
Mots clés : Fuck, Liberté, Utopie, Moi, Moi, Re-moi et mes copines
Je ne sais pas si vous les avez croisées ? Question rhétorique, elles sont partout, et je mettrais leur évolution démographique en rapport avec celle observée sur les crocodiles marins par les océanographes, dans les zones indo-chinoises. Le prototype Bobo Pute est assez facile à cerner, toi-même si tu ne te sens pas de projets dans la vie, je t'invite à les suivre, leur innocence bétasse et leur conviction d'être géniales semblent les rendre intrinsèquement heureuses. Déjà, observons que la mode est aux fleurs, au pastel, aux gifs animés de mots jeunes et engagés « Amour », « Idéalisme », « Utopie », « Merde ». Elles écrivent souvent avec une police qui fait manuscrite, parce que c'est joli. (Je ne suis pas Pierre Bourdieu les mecs, faut pas me demander non plus une analyse sociologique très poussée) Les illustrations, elles les tirent de Cosmo, Madame Figaro, ou de leur propre travail : Des champs de fleurs, elles les bras écartés vers le ciel dans ce même champs, des pépettes accablées de chagrin pleurant sur un banc, des visages tristes bouleversés de sentiments profonds, des neuneus qui se bécotent en slip culotte ou mini short ça revient au même, des soleils couchants, des adolescents s'embrassant devant ce même soleil, elles faisant les pitres dans des robes à fleurs style années 20/30 (faut rester dans le bon ton), elles sautant gaiment dans les vagues pendant leurs vacances à la Rochelle, elles et ses ami( e)s pendant des soirées, en mode on se déguise on est trop drôles, elles clichés photomaton, elles grimaces mignonnes, elles petites culottes je suis plus provoc que Gainsbourg, elles...Attention un crocodile marin ! ... Niveau bouille, elles ont souvent les joues maquillées comme un jour de carnaval ou d'Halloween, avec des petites moustaches rouges ou noires de chatons « trop kawai » , elles font les gros yeux, (genre je suis sexy femme/enfant) ont piqué pour certaines la duck face de Britney Spears, et vénèrent les boutiques de fringues « chics », « fashions », «inabordables pour un portefeuille lambda ». Y a toujours sur un article une photo ou illustration avec une bouteille de champagne, tu sais pas ce qu'elle fout là au début, t'es perplexe, tu penses à Noël, à la Saint Sylvestre, aux dates d'anniversaire, mais les publications ne collent pas nécessairement avec ces évènements : te reviens alors en mémoire la chanson « C'est beau la bourgeoisie qui boit du champagne » qui t'a cassé les burnes pendant tout un été. Bingo, tu réalises que ce morceau a dû être apprécié de cette partie-là de la population, elle a pris avec bonhomie ce gros foutage de gueule. .. C'est tendance ! Dans certains contextes, ce sont donc elles et la bouteille de champagne dont elles viennent d'asperger la foule d'amis, dont le message s'interprète ainsi : Je suis riche, je peux gâcher du champagne et me fendre la gueule avec mes potes. Quand il s'agit d'un montage, ou d'une photo piquée sur deviantart, ça signifie : J'ai pas les thunes pour le faire, mais mon rêve de petite fille, c'est de devenir une grosse riche prétentieuse pour faire pareil qu'elles. Petite aparté les demoiselles! Un "Le saviez-vous" version pamphlet ! Saviez vous que le keffieh que vous montrez partout, sous toutes les couleurs et toutes les coutures, est à la base un symbole politique et religieux autour duquel se sont noués des drames? déclaré de l'engagement? provoqué des morts? Non, je ne crois pas, fin de l'aparté.
Leurs cheveux sont si propres qu'ils semblent être avoir été vernis par un assistant technique de Bricomarché, elles aiment l'eye liner car Miley Circus « adore trop », mais la tendance 2011, c'est les dix mille couches papillon arc en ciel de fard à paupières, pour moi qui fait grosse pute, pour elles, Camilla Jordana. Comme le prototype mini pute, elles kiffent les mèches et les franges, mais attention, ça doit faire bourgeois bohème, pas populo, alors on se rajoute le petit bandeau tressé Rambonette qui pare le front 30 euros chez Zara, les boucles d'oreilles ethniques 40 euros Cache Cache, et on met bien en évidence son petit sac Dolce Gabanna, le petit détail qui attire exponentiellement la jalousie des autres, et leurs commentaires bienveillants. 

Elles n'hésitent pas à parler de leurs cours, ou ont eu généralement le bac, poursuivent des études ci et là, comme les miss France ça ne dépasse généralement pas la première année(elles ont tendance à le dire, tu comprends en plus d'être jolies, elles sont intelligentes ou du moins socio-culturellement au dessus de la moyenne) ce qui leur permet d'enrichir leurs légendes photos de phrases de plus de deux mots. Parfois elles n'en font pas l'effort, elles préfèrent piquer des citations à Marc Levy, Guillaume Musso, ou des bouts de dialogues de leurs films fétiches, genre Polly et Moi, Sex in the City, Les petits Mouchoirs, ou les films de Godard. Entre nous, elles ont une telle volonté que l'esthétique, le beau, le Bourgeois style les définisse, qu'on ne peut pas cracher sur la présentation, c'est toujours « so glam' », très mignon, y a rien qui dépasse. 
Cette connaissance approfondie, savante de la langue française, elles s'en servent sinon, pour écrire de magnifiques et proprets textes en prose sur l'amour, la solitude, les promenades dans Paris, le shopping, en ponctuant le tout de longs et niais aphorismes sur la tolérance, du genre : me juge pas, fuck, je suis libre de faire ce que je veux na ! En outre, j'aimerais noter leur amour inconditionnel pour le franglish et les néologismes. Je ne sais pas, peut-être sont-elles munies d'un radar commun, il n'empêche qu'elles adorent récupérer les tournures de première page magazine, les concepts tendances, parfaitement snobs, tout en se fondant à la masse, en marquant « I love you mon coeur» comme un sixième lambda heureux de savoir dire je t'aime en anglais, ou bien en se confondant dans un mélodrame universel, misérable et pathétique. Car oui, le Prototype Bobo Pute est consciente grâce à Glee et Desperate Housewife, de comprendre que la richesse ne fait pas le bonheur, et que pour compenser le fait de pouvoir s'acheter des lunettes Rayban elles se doivent de penser un peu à l'horreur de la société. Alors elles foutent quelques citations de Gandhi, montrent à outrance que leur cœur est aussi fragile que celui des autres, parlent parfois en une phrase type de l'Afrique ou des pauvres, tout ça écrit en Rose, avec des paillettes, pour pas miner le moral. Alors elles établissent des listes de choses à faire, entre égoïsme et réputation : écrire plus souvent, se faire des amis, acheter le dernier album de Saez, voir des films, profiter de la vie. Au final, tout ça, tous ces textes, ces fioritures, ces photos dans la nature, ou en société ne sont que des miroirs illusoires qui les reflètent comme des personnes sensibles, amicales, créatives, et artistiques : cependant, dans le fond, ce sont de mini poupées parfaites à l'image pour un grossier bout de plastique derrière l'écran. 


(haha.)

Bon sinon, j'ai remarqué un autre type de secte, où je vais englober largement, tous les blogs d'écriture, de citations, de fiction, et de critiques de livre. Je nommerai ce Prototype Mini Marc Levy. J'en fais plus ou moins partie, à ceux qui pourraient être vexés par mes propos, entendez le bien, je souffre aussi.  Alors là pour reprendre, on arrive au paroxysme des prétentions pitoyables, du roman de gare élu, et  des «  plagiats » quand même mauvais à lire. J'ai essayé réellement, de lire tous les articles des blogs que j'ai visité, mais sincèrement, au bout du dixième blog où tu entends le même genre d'idées, dits plus ou moins de la même façon, t'as l'impression de te cogner la tête contre une porte fenêtre et de recommencer plus fort, histoire de voir si ça fait toujours aussi mal. Pourquoi vous parlez tous de vampires, de Japon et d'émos, collégiennes et de meurtre/suicide/dépression/je me pends.com .  Faisons un petit topo superficiel des différents courants artistiques du net skyrock, histoire que vous compreniez combien tout ceci est affligeant, plutôt que de me perdre dans un pamphlet médiocre.
I/ Les romans sur les vampires. (mots clés : fantastique, Amour, peau qui brille)
Inutile de vous parler de Twillight, je crois qu'on en a tous failli avoir une crise d'apoplexie à cause du cri strident des pucelles (j'emploie un mot peu courant pour faire genre je suis cultivée) devant les photos de Pattinson .(dîtes le avec l'accent français, et osez me dire que ce n'est pas mignon) Nous pouvions penser (je l'avais espéré) qu'elles iraient toutes se faire piétiner devant l'entrée des cinémas, mais non, les fans de Twillight ont survécu, et comme les virus se sont endurcies, résistent à la molécule du sens critique et ne vivent à présent que pour coloniser l'ensemble des sphères littéraires virtuelles. Bella/Barbara/Médor est jeune et jolie, mais elle a un côté très sombre en elle, les garçons de son âge ne lui plaisent pas, elle est perdue dans son cœur et dans sa vie. Attendez je vais chercher un mouchoir, la compassion me bouleverse.  Elle sent la rose des matins d'été, est considérée comme plus jolie que les autres nanas,  parce qu'elle est plus qu'un physique, cette nana elle se prend pas la tête, elle est du genre « jean taille 36, promotion 30% taille basse » et petit top sans prétention mais de bon goût. D'ailleurs ses « ami( e ) s » toujours peu nombreux, parce qu'il faut déjà pas trop de personnages, et qu'ensuite madame ne s'entoure que du « top » lui répètent sans arrêt combien elle est formidable. Eux en général, ce sont des bizus ou des rockeurs incompris, piercing au téton, lecture de grimoires magiques le soir. Des personnages secondaires, que l'écrivain type de blog, un brin paresseux va finalement peu exploiter, approfondir : en gros, les amis sont toujours de bons clichés sur pattes, même ce récurrent ami garçon, romantique et concon, brave par bêtise, amoureux de l'héroïne sans oser lui dire. Ensuite, l'élément perturbateur, c'est régulièrement une « rencontre » avec « the mec ».(  L'expression the mec, me vient d'une envie de foutage de gueule,de tous ces auteurs amateurs de franglish dans leurs textes . Sérieux « i love you trop », c'est pas adorable, ça fait pitié).  The mec, il est mystérieux, taciturne, il semble cacher de douloureux souvenirs, (pas le genre Dédé 40 ans chez l'assistance sociale parlant de son chômage, non, le genre je suis trop parfait, ce monde pourtant m'abime)  et sa personnalité dark  fait écho  à la personnalité profonde de l'héroïne, qui se sent d'un coup comme en présence de son âme sœur.  En gros tu mets un mec sous opium, un autre sous cannabis, ça va les faire rire d'être défoncés, et vont se croire les meilleurs amis du monde.  Enfin bref, je dois être une vieille conne qui ne comprend plus rien à la chimie des corps. Ensuite, la nana découvre que ce mec a des problèmes,  de fait c'est un vampire ou un loup garou ou un troll on s'en fou, et il est poursuivi soit par une secte vampire, soit par son pire ennemi, soit par les hommes, elle décide de l'aider.  Continuellement dans le texte, d'intenses et pures réflexions donnent du relief à l'histoire du genre : C'est un vampire mais c'est horrible ! Mais non je l'aime, suis-je normale ? – J'aime un vampire mais y a aussi un loup garou qui me branche depuis quelques temps. Lequel choisir ? -  Suis-je un ange ou un démon ? .  Seigneur Dieu.
Enfin, ces blogs sont organisés par chapitres, assez bien ordonnés d'ailleurs, dans un décor vite fait gothique, où ils s'apprécient tous mutuellement, (contrairement au Prototype mini pute d'ailleurs qui vit pour  la compétitivité) afin de former une communauté qui se rejoint dans des groupes, un mouvement. On les voit se piquer des images, et les mêmes polices  d'écriture.
II/ Les blogs j'adore le Japon  et je suis un émo. (mots clés: Japon, Tokyo, Fiction)

Pour commencer, il faut savoir que les blogs d'écriture inspirés par le Japon se font appeler Fictions, mais dans cette catégorie, on retrouve aussi des fictions qui s'inspirent de séries, de textes antérieurs, ou simplement de sujets « plus ou moins personnels ». Parlons d'abord des fictions japonaises, puis après nous passerons à leurs potes les émos. Dans cette première partie, je n'englobe pas les fans de mangas, qui dessinent ou partagent leurs goûts, pour moi le sujet cerné est ce type de blogs illustrés d'images manga, où se trouvent des histoires d'amour gnangnan qui se passent au Japon.  Alors eux aussi, le petit détail artistique bonus, c'est qu'ils aiment bien rajouter dans leurs articles des « gifs animés » de chats ou de petites japonaises souriantes. C'est pas cher, c'est petit, ça clignote partout. Bref, passons, l'élégance ultime au pays de Totoro. Je l'avoue, je n'ai pas lu plus de deux fictions japonaises, mais je crois qu'une seule m'aurait amplement suffit. Vous pouvez me dire à présent que mon avis ne peut pas être très éclairé vu ce manque d'expérience mais tant pis, j'ai envi d'être rageuse ce soir. Totokiri, est une jeune fille qui aime lire et passer son temps à rêver dans les nuages, elle a de la poésie en elle Totokiri, et aussi, y a ce gars dans sa classe qui semble partager le même univers. Il regarde toujours par la fenêtre quand ils sont en cours.  « Chouette s'écrit Totokiri en plissant grave les yeux et souriant à outrance, -je vais discuter avec lui et nous nous aimerons tendrement ! » Totokiri et « ce gars » commencent à discuter, « chouette-gueule Totokiri, nous aimons les mêmes livres, la même musique, et c'est un garçon sensible, que nous sommes heureux ! ». J'aimerais dire qu'il y a un « après », mais non, l'ensemble de ces histoires d'amour se résume à ça.  Je veux dire c'est bien simple, y a au moins cinq chapitres qui retranscrivent les discussions ennuyeuses et tendres des deux lolos, devant des couchers de soleil. « Moi aussi je kiffe trop les étoiles, putain on a tellement de points communs ! »
Une fois la lecture achevée, complètement assommé, on se rend sur les pages de profils, et on trouve des photos  de nénettes aux cheveux colorés ou noir asiatique, habillées en princesse corset mini jupe, frange droite, qui se prennent pour  Sailor Moon. Elles aiment le rock japonais, adorent les mangas, et rêveraient d'aller au Japon. Y a parfois des photos de la Japon Expo et des photos de Final Fantasy VIII. Les mecs eux, ils ont du gel dans les cheveux, ils s'habillent en chemise slim veste, et se disent romantiques. Ils sont amis avec les émos, qui aiment bien leur style, et partagent le même goût du Japon. Les émos, ils écrivent en version « street », beaucoup de simplicité mais du style, ils font blasés, s'habillent dans un mix David Bowie Tokyo Hotel. Ils portent des regards indifférents sur la société, se disent apolitiques (ils écoutent du punk !)et leurs blogs sont fondés sur l'élection de leur propre moi, purulent d'égocentrisme. En gros, « moi aussi j'ai des problèmes tu peux pas comprendre ! Je baise je bois je fume pour oublier, je suis un peu un poète maudit –même si j'ai un toit au dessus de la tête, une connexion internet, le temps d'écrire des conneries ».
III/. Les blogs de dépressifs. (mots clés: désespoir, dark, tristesse, noir(e) )
>Juste pour le plaisir des yeux, ce magnifique montage trouvé sur l'un de ces profils :
[Attention ça pique les yeux !]

Je sais pas pourquoi mais soit la poésie rend dépressif soit le poète est dépressif par nature, parce que tous les blogs du Prototype J'vais me pendre contiennent à un moment ou à un autre, un poème sur la mort, la rupture ou Dieu. Généralement j'ose le dire, ça ne vole pas haut. Par exemple, au sujet de la mort y aurait beaucoup à dire, à questionner, mais dans les poèmes, ça reste descriptif, mythologique j'ai envi de dire, car y a une volonté de pas sortir des symboles éculés. Des fantômes, des pendus, des tourments, des envies de suicide, des tombes, des églises...blabla ou encore pour l'amour, de l'absolu, de la redite, de la fausse sensiblerie. On sent que ce n'est pas d'expérience, ce n'est pas sincère, c'est écrire pour écrire, parce que les autres écrivent.   Y a des tombes à gauche, des douleurs à droite, vers le centre on trouve des espérances déçues, de la solitude dans un tout constellé de clichés, de schémas simplistes, et d'imbécile individualisme.  Y a beaucoup de photos piquées sur Deviantart, où on voit des nanas avec des ombrelles, habillées en noir, dans des cimetières, avec des cutters ensanglantés, ou dans une nuit ténébreuse. Beaucoup d'images de pendus, de prostituées grind, d'arbres squelettiques. Y a des articles sur les groupes qu'ils adorent, ils recherchent toujours le groupe le plus underground possible pour ceux qui font de la musique, et les plus connues pour ceux qui manquent d'amis. Leurs amis « photographes » les prennent en photo aussi, presque du même au même avec les photos prises sur d'autres sites , mêmes mimiques d'expression dramatique ou aliénée, même teint pâle, même « gothisme ».
Je réalise qu'il y aurait tant d'autres types de blogs à critiquer, à résumer  tellement les gens aujourd'hui sont facilement catégorisables. Prenez pas ça pour de la pédanterie, mais entre nous, ne faudrait-il pas se remettre en question ? Si quelqu'un prend la peine de me lire, et qu'il est un minimum polémiqueur, il pourra très facilement me renvoyer certains arguments à la gueule, et pour qu'il ne s'énerve pas en vain, j'avoue à l'avance qu'il aurait en plusieurs sens, raison.  Je m'en fou, mon blog n'existe que pour dire vraiment ce que je pense, je ne peux pas recevoir de vrais cailloux. Quelle lâcheté ! Bah, qu'importe, je n'ai pas d'autres prétentions à ce sujet, les paillettes c'est pour les mômes, et les projecteurs pour les comédiens. 
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